Marcher, Marcher, Marcher...

Avancer et laisser derrière elle, pour un instant, une heure ou deux, les interrogations, les peurs, les soucis.

Prendre l'air, respirer à fond jusqu'à sentir ses poumons se gonfler et se rendre compte, en expirant que la vie est là, tout près et qu'il faut en profiter.

Elle continue à marcher lentement. Le soleil la réchauffe, juste ce qu'il faut pour ne pas avoir ni trop chaud, ni trop froid. Elle écoute ce calme autour d'elle. Elle est seule, mais là à ce moment précis, cette solitude lui fait du bien. Elle lui permet d'apprécier cet instant de paix en elle.

Son regard se perd au loin. Elle ne pense plus. Elle ne réfléchit plus. Ses pas sont lents et réguliers. Elle continue à marcher sur ce chemin qui monte à la crête du bois Noir.

Tout en marchant, elle réalise qu'elle est entourée de garrigues.

En fait ça fait déjà un certain temps qu'elle vit avec cette garrigue autour d'elle et qu'elle ne voit que ça.  La garrigue!!! 

Pour certains, ceux du pays, c'est beau, oui peut être. Mais elle, elle dirait "bof".

A vrai dire elle préfère la forêt. Elle aime à se rappeler ses promenades sur les sentiers enfouis dans la pénombre des arbres, et entendre le crissement des feuilles et des brindilles quand on marche dessus. Et aussi, mais surtout, sentir cette force que dégagent les arbres...

Perdue dans ses rêves, elle continue à marcher. Elle veut arriver à la crête de cette montagne. Elle ne se retourne pas. Elle regarde devant, toujours devant.

Elle sent une petite brise effleurer sa peau, ça fait du bien. De temps en temps un cri d'oiseau rompe ce silence qui l'accompagne, qui l'entoure. Elle cherche mais ne vois rien! Tant pis. Elle continue à avancer...

Après une bonne heure de marche, elle arrive tout en haut. Elle prend un sentier qui longe la crête, son regard explore le paysage. Son coeur bat tranquillement. Elle respire. Elle n'a plus cette sensation d'angoisse qui la ronge. Elle est bien.

A sa gauche elle voit, tout au loin, le Pic St Loup. A sa droite son village. Et en face, au nord,  loin là-bas, le Mont St Léon.

 

Elle s'assoit sur une pierre et elle commence à scruter ce village qui l'a accueilli voilà déjà un peu plus de 20 ans. Elle se souvient de son arrivée un jour d'été...

Ce village auquel elle a consacré toute son énergie et qui a vu grandir sa famille et devenu sien.                                               

Elle reste un long moment assise là. Mais ses pensées s'envolent vers un ailleurs. Une certaine nostalgie l'envahie. Elle frissonne.

Ses yeux se brouillent... d' un certain goût amer...

Comments

[Libérienne]

Gaïa:
... elle arrivera à exprimer ce qui est en elle petit à petit, il le faut, ce n'est qu'à ce moment là que elle pourra "être".


Ps : ne quitte pas ton QG

[Libérienne]

Creamy :
Dans quelques temps j'espère... d'accord quand tu dis "plus facile à dire qu'à faire"

[Gaïa]

Ton ressenti tout au long de la première partie... j'aurais vraiment pu l'écrire. Cette solitude qui pèse parfois et qui devient vitale certaines autres fois... C'est bien, je crois que ces moments sont utiles, même s'ils sont douloureux, on se sent exister. Etat des lieux, tournant, croisée des chemins... difficile passage mais il débouche toujours sur quelque chose de neuf, l'ennui c'est qu'on ne sait pas quoi et que ça fait peur. J'ai pas les mots pour réconforter car pour l'avoir vécu, je trouve les mots futiles là... et je sais que même si c'est la merde, il faut que tu la vives, alors ben, exprime-toi, à l'écrit ou à l'oral (mon QG est à un mètre du téléphone donc... j'ai qu'à tendre le bras.)

[Creamy]

:-( Ca n'a pas l'air d'aller fort, allez courage, je t'embrasse en espérant que ça ira mieux d'ici peu (toujours plus facile à dire qu'à faire malheureusement)